Voici en ligne la tribune publiée par la majorité municipale de Bandol dans le journal des mois de mai et juin 2024.
La révision d’un PLU, comme celle que connaît Bandol actuellement, est dans toutes les villes un moment au cours duquel la désinformation bat son plein.
Bandol n’y échappe pas, et les exemples sont nombreux. Vous avez par exemple peut-être entendu parler d’un projet de parking silo de 22 mètres de hauteur au casino. Vous en avez peut-être même vu des croquis, dont la source est une association se disant de défense de l’environnement mais surtout spécialisée dans la désinformation, dont la présidente est engagée politiquement (présente sur la liste 2020 de l’opposition actuelle).
Si le projet de parking silo existe, la municipalité n’a jamais envisagé une telle hauteur, souhaitant au contraire que le projet ne dépasse pas le casino actuel. Un exemple parmi d’autres de la fameuse ère de la « post-vérité » aux conséquences désastreuses pour notre société.
Autre méthode de désinformation, nous revoyons fleurir depuis quelques semaines un discours inacceptable concernant les logements sociaux, évoquant le fait que la cité Berthe allait arriver à Bandol. On voit bien ce que sous-entend cette phrase : en construisant des logements sociaux, Bandol va accueillir des populations en provenance de quartiers difficiles et la délinquance va augmenter.
Ce n’est pas une surprise, l’argument vient en particulier d’un candidat à droite de l’extrême droite à l’élection municipale prochaine, mais également d’une conseillère municipale d’opposition qui a affirmé sur Facebook :
“D’ailleurs la semaine dernière à Bandol la nationale est venu interpeller une personne qui vient d emménager à vallongue dans les nouveaux logements sociaux je rassure toute les personnes qui liront ce post cette personne n’est pas de Bandol puisque seule 3 familles Bandol aisés habitent ces logements”…
Il faut rappeler à ces personnes quelques vérités indiscutables : à Bandol, comme ailleurs, les logements sociaux permettent de loger vos enfants, vos parents, les mères célibataires, ceux qui vous servent au restaurant, qui vous soignent, qui nettoient vos maisons et vos rues, entretiennent vos jardins, enseignent ou ont enseigné à la jeunesse, les retraités avec de petits revenus, etc…
Dans notre ville, considérée comme une ville « riche », près de la moitié de la population est éligible à un logement social. Ceux-ci bénéficient aussi à des personnes travaillant et gagnant le salaire médian français. En 2023 ce sont plus de 80 familles bandolaises qui ont pu être logées dans les logements sociaux livrés en nombre l’an dernier (plus d’une centaine) mais bien plus sont encore en liste d’attente (et il n’y a pas de programme en cours livrable avant fin 2024 malheureusement) par exemple.
Il n’est pas non plus inutile de rappeler que la Ville, parce qu’elle donne justement des signes de bonne volonté à l’État, réussit à maîtriser les attributions de logements sociaux, qui vont depuis des années pour près de 80% à des personnes habitant déjà à Bandol. Refuser la construction de logements sociaux, c’est faire en sorte que l’Etat prenne la main sans que la commune ne puisse rien y faire (exemple du projet OGIC sur l’avenue du 11 novembre contre lequel la municipalité s’était opposée, allant jusqu’à faire un recours, et qu’elle s’est vue imposer par l’Etat). C’est également s’assurer de perdre la maîtrise des attributions et donc voir davantage d’attributions au profit de gens extérieurs à la commune..
Sur ces sujets, le populisme est à l’œuvre, mais la réalité est bien plus complexe. À moins de deux ans des élections municipales, ces discours simplistes flattant les bas instincts vont continuer de fleurir. Méfiez-vous en : ils en disent bien plus sur leurs auteurs que sur les personnes qu’ils stigmatisent.