Vendredi 22 novembre va se terminer la COP29 en Azerbaïdjan, et il faut marteler notre indignation devant une situation humanitaire inacceptable perpétrée par ce pays. Retrouvez sur le site de la ville l’article expliquant que le Conseil Municipal de Bandol m’a autorisé à signer le parrainage des 23 prisonniers de guerre : le régime de Bakou les maintient en captivité malgré les accords mettant fin aux hostilités.
Marc Bayle, chef de file de l’opposition municipale, voulait être présent lors de la signature du parrainage avec M. Frangulian qui représentait le collectif Libertas, pour souligner l’unanimité du vote du Conseil comme il en avait témoigné en séance, et nous l’en remercions tous, mais était malheureusement empêché le 8 novembre dernier.
Je remercie également Ohan Hekimian, fidèle conseiller de la Ville de Bandol pour toutes les questions liées au pacte d’amitié qui nous lie à la Ville d’Areni, depuis 2017 avec Gilles Molmeret, et qui avaient tous deux fait le déplacement pour cette occasion solennelle.
Ci-dessous le texte de mon discours lors de cette signature officielle :
C’est avec un profond sens des responsabilités que nous sommes réunis aujourd’hui pour la signature de ce parrainage avec le collectif Libertas, représenté par Monsieur Frangulian que je remercie pour sa présence en cette fin d’après-midi, spécialement venu de la région lyonnaise pour cet acte symbolique mais ô combien engageant et important.
Nous sommes mobilisés pour apporter une voix de plus contre la situation intolérable perpétrée par l’Azerbaïdjan, situation qui appelle une réprobation publique, et même condamnation.
Comme vous le savez, ce pays a lancé en septembre 2020 une offensive armée contre le territoire du Haut-Karabakh, une région peuplée d’une importante communauté arménienne, laissant une population affamée, coupée du monde et, livrée à elle-même pendant 10 mois en bloquant le couloir de Latchine, avant de la contraindre à l’exil.
Malgré un cessez-le-feu signé cette même année, le pays maintient encore à ce jour 23 prisonniers arméniens dans un centre de détention à Bakou – dont plusieurs personnalités politiques de la République d’Artsakh arbitrairement arrêtées.
Ce maintien en captivité, en dépit des accords prévoyant l’échange de tous les prisonniers de guerre – alors que les prisonniers azéris ont eux bien été libérés, soulève de nombreuses préoccupations sur le respect des droits humains et des conventions internationales. Sans compter que le pays poursuit son œuvre de destruction du patrimoine arménien dans cette région.
Situation intolérable donc… pour laquelle nous ne pouvons rester les bras croisés. Le 5 février 2022, notre Ville se mobilisait déjà et sensibilisait le grand public à travers l’organisation (par notre ami Monsieur Ohan Hekimian, conseiller en coopération, assisté de Monsieur Gilles Molmeret) d’une grande conférence “Actions contre l’isolement de l’Arménie – Haut Karabagh” en présence d’éminentes personnalités :
- le consul général d’Arménie à Marseille, Vartan Sirmajes,
- le Sénateur Gilbert-Luc Devinaz, président du groupe d’amitié France Arménie du Sénat,
et avec le soutien :
- du Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France,
- de l’Association pour la Recherche et l’Archivage de la Mémoire Arménienne.
Se mobiliser donc. S’unir. Porter à l’unisson nos voix pour dénoncer, condamner et faire connaître cette injustice à l’heure où l’Azerbaïdjan s’apprête à accueillir les chefs d’Etat du monde entier lors de la COP29 le 12 novembre prochain, c’est toute l’ambition du collectif Libertas qui a lancé un appel à mobilisation et pour lequel la Ville de Bandol a donc répondu présente.
Notre commune, vous le savez, a noué un pacte d’amitié très fort avec l’Arménie à travers la Ville d’Areni comme en atteste symboliquement la stèle que nous avons érigée dans le square Bir Hakeim, à l’entrée Est de la ville.
Nos deux villes sont effectivement liées par des valeurs communes ; des valeurs de solidarité et de respect mutuel bien sûr mais aussi par des racines profondes liées à la terre et en particulier celui d’un patrimoine viticole que nous partageons.
Ce pacte d’amitié, nous l’avons d’ailleurs scellé sur papier en 2017 en nous engageant mutuellement à renforcer notre coopération à travers des voyages d’étude croisés (malheureusement suspendus par le contexte) une coopération franco arménienne des vignerons : nous soutenons un projet de création d’une Maison des Vins français à Erevan la capitale, et d’une maison des vins de Bandol à Areni tout en encourageant le partage des cultures et méthodes de nos vignerons (cépage multi-millénaire en Arménie, coopérative viticole chez nous, techniques professionnelles, etc.). Nous aurons d’ailleurs le plaisir d’accueillir une délégation arménienne emmenée par le maire d’Areni, M. Husik Sahakyan lors de la fête des vins les 7 et 8 décembre prochains.
Vous comprendrez donc notre profond attachement à l’égard du peuple arménien… alors quand on lui porte atteinte, c’est toucher là à notre famille de cœur.
Bandol et ses élus ne peuvent rester silencieux et indifférents face à ces violations des droits humains – ces femmes et ces hommes, qui ne sont finalement que les victimes collatérales d’une histoire complexe et d’une réalité qui nous dépasse ici en France.
Si nos moyens sont restreints, un devoir et une responsabilité collective nous incombent toutefois ; celles de défendre et militer pour que les valeurs de dignité, de liberté et de fraternité cessent d’être bafouées.
C’est pourquoi aux côtés du collectif Libertas, la Ville de Bandol prône solennellement aujourd’hui :
- la libération inconditionnelle et sans délai des prisonniers politiques arméniens
- l’envoi immédiat d’une mission de l’UNESCO au Haut-Karabagh pour protéger le patrimoine arménien et religieux
- l’engagement de permettre aux réfugiés artsakhiotes d’exercer leur droit au retour en toute sécurité, conformément à la décision de la Cour internationale de Justice.
Monsieur Frangulian, soyez assuré de notre engagement à vous soutenir pour mettre fin à cette situation inacceptable. Je tiens au nom de toute notre communauté bandolaise à vous remercier très chaleureusement et sincèrement pour le travail et l’engagement absolument remarquables de Libertas et des volontaires qui composent ce collectif pour défendre un monde plus beau, plus juste.
Que la COP29, haut lieu des bonnes intentions, nous donne des raisons d’y croire!
Merci à tous.