Le budget qui va être proposé au vote du conseil municipal mardi prochain est un budget responsable en raison de la situation financière délicate de la ville. Cela n’empêchera toutefois pas notre municipalité de mener à bien le projet le plus ambitieux pour notre ville de ces 30 dernières années : la réfection du quai de Gaulle.
Les dérives financières de la précédente municipalité
Les charges de personnel représentaient, en 2008, 43% des dépenses réelles de fonctionnement contre 49,25% en 2013. Les dépenses de personnel ont ainsi augmenté de 2 millions d’euros sur 6 ans, faisant de Bandol le champion de la hausse parmi les principales communes de Sud Sainte Baume. Une récompense dont notre ville se serait bien passée. La gestion de la municipalité précédente s’inscrit dans le droit fil d’une critique de la Cour des Comptes, dans son rapport d’octobre 2014 sur les finances locales qui dénonce une “croissance non maîtrisée” des dépenses de personnel dans les communes.
La Cour des Comptes indique dans ce même rapport d’octobre 2014 : « Le bloc communal doit infléchir dès 2015 l’évolution de ses dépenses de fonctionnement, prioritairement de personnel, afin de s’adapter à la baisse des dotations de l’État » (qui vont baisser de près de 400 000 euros par an jusqu’en 2017).
C’est exactement l’objectif que je m’assigne pour Bandol. Sans attendre 2015, j’ai engagé dès juin 2014 une politique de réduction des dépenses qui s’est traduite concrètement par une diminution des charges à caractère général de 565 000 € sur les 8 premiers mois de mon mandat, soit une économie qui correspond à + de 6 points d’impôt.
Sans cet effort sans précédent, il aurait été impossible de ne pas augmenter les impôts des Bandolais. (pour être précis le conseil municipal a voté le 29 janvier 2015, à l’unanimité, la majoration de 20% de la taxe d’habitation, mais uniquement sur les résidences secondaires).
Autre objectif que je tiendrai sur le mandat : le remplacement de seulement un fonctionnaire sur le départ sur 3. Pour couper court aux rumeurs, précisons que le recrutement d’un directeur de cabinet en janvier 2015, nécessaire au vu des difficultés inattendues en cette 1ère année de mandat, sera intégré dans l’objectif global de réduction du nombre de personnel sur le mandat.
Il est cocasse d’entendre l’ancien maire s’en plaindre alors qu’il avait lui-même un directeur de cabinet dont la rémunération était de 25% supérieure. La rémunération du directeur de cabinet actuel coûte à la ville 62 000€ par an (toutes charges comprises), ce qui correspond à peu près au traitement d’un chef de service muté à sa demande fin 2014 dans une autre commune et non remplacé. Ce recrutement est lié par ailleurs au mandat du maire et n’engage donc pas la ville sur le long terme.
On aurait d’ailleurs été en droit d’attendre de l’ancien maire un peu plus de retenue dans ses critiques tant il a été défaillant en matière de réalisation de programmes de travaux. L’exemple le plus édifiant est la maison du développement durable ou écologique. Un montant prohibitif de 560 000€ pour une surface du bâtiment de 90 m2 (plus de 6 000 euros du m2, ce chiffre doit laisser rêveur les professionnels du bâtiment). Et malgré un tel prix, la toiture en jardinière n’est pas végétalisée comme prévu et n’est pas conforme au permis de construire qui prévoyait une structure en bac acier cintré thermo-laquée de couleur bronze clair. La commune est d’ailleurs obligée de saisir la justice pour que la toiture prévue au permis de construire soit effectivement réalisée…
On pourrait également citer la maison des « Arbousiers » au centre aéré, bâtiment neuf impropre à sa destination car trop bruyant, les désormais célèbres « brosses à dents » du terre-plein central du quai de Gaulle qui ont coûté une fortune à la ville ou encore les 29 palmiers prévus dans le cadre des travaux du quai de Gaulle qui maintenant ornent fièrement le stade des Grands Ponts, lieu très fréquenté par les Bandolais et les touristes comme tout le monde le sait.
Voilà où est passé l’argent du contribuable Bandolais. Au regard de ces résultats peu glorieux, il y aurait de quoi faire profil bas…
Un projet phare : le quai de Gaulle
La politique de réduction des dépenses ne doit pas nous empêcher d’être ambitieux, et c’est ce que nous allons faire en lançant le projet le plus important pour Bandol de ces 30 dernières années : la réfection du quai de Gaulle.
Il m’est régulièrement reproché un budget animations qui ne serait pas assez ambitieux. Mais il faut réfléchir et se poser les bonnes questions : qu’est-ce qui est ambitieux aujourd’hui ? Qu’est-ce qui est le plus susceptible d’attirer des touristes à Bandol de manière pérenne tout au long de l’année ?
Ce ne sont pas les concerts ponctuels et onéreux d’artistes connus qui, s’ils sont nécessaires pour la notoriété de notre ville, sont loin d’avoir prouvé leur efficacité sur son économie. Nombreux sont les commerçants qui se sont plaints, lorsque je suis allé les interroger, que les animations estivales d’envergure attiraient des personnes qui ne faisaient que passer et ne consommaient pas sur place.
Il me semble bien plus important d’améliorer l’attractivité de la ville par son embellissement et l’amélioration de son offre de commerces. C’est la raison d’être de ce projet de réfection du quai de Gaulle. Les bénéfices en seront visibles 365 jours par an, et sur le long terme.
Pour cela, le plan de circulation sera repensé, et la promenade côté commerce sera considérablement améliorée : plus large, mieux mise en valeur par une végétation adaptée, avec des terrasses plus grandes et mieux délimitées pour les commerces et un cadre plus harmonieux. L’aspect visuel du quai sera également amélioré avec une harmonisation des façades commerciales, qui ont montré leur efficacité pour l’embellissement du cadre de vie dans différentes villes.
Cette refonte permettra également à notre ville d’attirer des enseignes de renommée nationale et internationale.
Un tel projet est le projet d’une mandature, car il demande une phase préparatoire importante, que cela soit dans la définition du cahier des charges, la discussion avec les acteurs concernés (habitants et surtout commerçants), l’établissement d’un planning et de modalités de travaux gênant le moins possible l’activité économique de la ville etc.
Pour le financer, nous aurons recours notamment à l’emprunt, profitant des faibles taux d’intérêt actuels et de notre redressement des finances de la ville, préalable indispensable au lancement d’un tel chantier.