Il y a quelques jours, la Cour administrative d’appel de Marseille a suspendu – en attendant le jugement sur le fond – la décision du tribunal administratif de TOULON annulant le permis de construire délivré par F. Bernhard, maire de SANARY, aux fins d’installer un casino de jeux dans sa commune.
Cette volonté d’installer à tout prix un casino à Sanary juste à côté de celui de Bandol est un mauvais coup porté à notre village qui actuellement est dans une situation financière très délicate, aggravée par le rejet du budget de la ville.
Interrogations et constatations sur le présent
On peut s’interroger sur cette volonté à tout prix du maire de SANARY d’avoir « son » casino alors qu’à 5 kilomètres de là existe et fonctionne celui de BANDOL. La situation des casinos en 2015 n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était en 2006. Les jeux en ligne, les difficultés économiques, l’évolution des clientèles font que les chiffres d’affaires des casinos se sont effondrés depuis 2007, un quart des établissements étant en déficit.
Dans un tel contexte, il paraît évident que l’installation d’un casino à SANARY ne serait pas sans conséquence sur celui de BANDOL et qu’à terme, un des deux casinos serait condamné. Rappelons qu’en 2013 déjà, le casino de BANDOL avait dû se séparer d’une vingtaine de salariés.
L’installation d’un casino dans une commune est une opération financière intéressante, puisque la commune perçoit un pourcentage du produit des jeux. Ainsi, à BANDOL, le casino couvrait il y a quelques années 15 % des recettes de la commune. Pour 2014, reflet des difficultés ambiantes du secteur, ce chiffre est ramené à environ 6% (sur un budget de fonctionnement de 21 millions d’euros).
On mesure donc l’impact qu’une fermeture du casino aurait sur le budget communal et les impôts locaux, sans oublier bien évidemment les conséquences sociales, familiales et humaines pour les personnels licenciés.
Un silence trompeur vis-à-vis des électeurs bandolais lors des dernières élections ?
Lors des dernières élections des conseillers départementaux, qui ont vu le binôme F. Bernhard – L. Quilici être élu, il n’a jamais été question, au niveau du canton, du casino de SANARY. On a beaucoup parlé et promis en matière de ronds-points, de collège, d’investissements envers les jeunes et personnes âgées, et d’emploi, mais rien sur le casino de BANDOL et le projet de SANARY.
Pourquoi Monsieur Bernhard s’attaque-t-il ainsi à Bandol ?
Nul doute que Mme Quilici, colistière de Ferdinand Bernhard aux départementales et première adjointe de Bandol, saura s’opposer avec force à Ferdinand Bernhard dans ce projet qui constitue une menace évidente pour notre ville, ses finances et ses emplois. Nous attendons de lire sa position sur le sujet, afin de voir si la défense de Bandol est plus qu’un slogan électoral.
Rappel historique
En 2006 la commune de SANARY procédait à l’achat d’un terrain arboré (le Colombet) et décidait d’y créer un casino de jeux. Un an plus tard le projet était confié au groupe Joa, et fin 2008 le ministre de l’intérieur délivrait l’autorisation demandée.
Le groupe Joa ayant abandonné sa participation au projet, ce dernier était repris en avril 2010 par le groupe Viking, avec pour objectif une ouverture fin 2012. le maire de SANARY délivrait le permis de construire en juin 2011, permis immédiatement contesté par une association de défense du patrimoine et de l’environnement (Michel Pacha) , et ce au regard du lieu d’implantation et de la Loi littoral.
L’autorisation ministérielle d’ouverture du casino avait été aussi contestée par le groupe Partouche, exploitant du casino de BANDOL. Le 06 février 2014, le tribunal administratif de TOULON annulait cette autorisation du fait notamment de l’impact négatif qu’aurait cette ouverture et celle du casino de LA SEYNE. Puis c’était au tour du permis de construire sur SANARY qui subissait le même sort, pour les raisons évoquées par l’association.
Entre temps, sollicitée pour une nouvelle autorisation d’ouverture, la commission nationale des jeux émettait un avis défavorable.
La commune de SANARY poursuivait néanmoins dans sa volonté d »avoir SON casino et faisait appel de l’annulation du permis de construire. Un lieu d’implantation étant nécessaire pour obtenir une autorisation d’exploitation, elle sollicitait courant février-mars 2015 la suspension de la décision d’annulation du permis de construire prononcée par le tribunal administratif de TOULON… ce qu’elle obtenait début mai 2015.
Le maire de SANARY est donc en mesure de présenter devant la commission nationale des jeux un permis de construire valide, puisque son annulation est suspendue. Mais la cour administrative devra dans quelques mois se prononcer sur la validité réelle du permis.