Jean-Paul Joseph
FERMER LA RECHERCHE

Eclairer moins c’est consommer juste

A partir du 1er février 2023, la Ville de Bandol choisit de réduire son éclairage public. La sobriété énergétique s’impose à nous : en effet, en juillet 2022 le rapport sénatorial de l’Association des petites Villes de France nous a alertés sur l’augmentation des dépenses énergétiques (+50%).
Face à cette hausse, nous avons vu notre facture énergétique considérablement augmenter : 

  • directement sur la partie consommation électrique avec une bonne part liée à l’éclairage,
  • également parce que plusieurs contrats entre la ville et ses fournisseurs ou prestataires, sont révisables selon des calculs qui prennent en compte le prix de l’énergie.

plan extinction éclairage Bandol

Temporairement, nous l’espérons, pour limiter l’impact de ses dépenses énergétiques, la ville réduit son éclairage selon 3 zones distinctes

  • Les rues du centre-ville seront éteintes de 23h30 à 4h 
  • Les quartiers s’éteindront de 23h à 6h 
  • Pour la ceinture que forment la RD559, le front de mer jusqu’à la remontée vers la poste puis la gare, l’éclairage y restera allumé : début à la tombée de la nuit et extinction aux premières lueurs du jour 

Cette mesure permettra de baisser la facture des dépenses liées à l’éclairage public d’environ 70.000€ : une économie non négligeable et nécessaire face à l’envolée des prix de l’énergie et à l’intensification de nombreux défis climatiques. Parallèlement, la ville va continuer à investir sur son installation d’éclairage : poursuite du passage aux LEDs, et investissement dans des boitiers de commande pour un pilotage plus fin et à distance des différentes zones à éclairer notamment selon la fréquentation (et la variation des horaires de lumière du jour).

“Au milieu de toute grande crise, se voit une opportunité.” Albert Einstein avait sûrement raison, chaque crise nous permet de nous renouveler, d’anticiper, de repenser. Urgence climatique, urgence écologique, urgence économique, nous devons agir pour réduire la consommation d’énergie, lutter contre le gaspillage énergétique.

Nous le savions avant de subir cette crise, les réserves énergétiques de la planète ne sont pas inépuisables. Mais c’est seulement à travers des mesures concrètes que nous pouvons espérer une amélioration de la situation. 

Sentiment d’insécurité ne veut pas dire insécurité

Je suis conscient du sentiment d’insécurité que cela peut provoquer chez certains, et quelques Bandolais(es) s’en sont ouverts auprès de moi lors des rencontres organisées dans les quartiers ces dernières semaines. Cependant d’après une étude britannique, il a été prouvé que malgré l’extinction des lumières plus tôt, l’insécurité n’augmente pas pour autant. Il faut bien distinguer la perception que chacun de nous a sur ce point, et la réalité du problème, qui ne change pas selon qu’il y a éclairage ou non.

A l’inverse, des effets bénéfiques sont aussi attendus sur la faune, car on sait de nos jours que la lumière des villes représente une pollution lumineuse nocturne pour beaucoup d’espèces, notamment migratoires : nous avons vus pendant le confinement que la réduction des activités humaines était directement bénéfique à nos voisins du monde animal.

Nous sommes tous impactés d’une façon ou d’une autre par cette crise énergétique, cet effort collectif est essentiel pour la surmonter, ensemble. Et nul doute que de ces modifications forcées et progressives de nos usages, nous apprendrons à faire mieux, plus adapté, plus juste.

Catégorie: environnement, Finances
Abonnez-vous à la newsletter

Vous serez automatiquement notifié par email dès qu’un nouvel article est publié sur mon site. Votre email ne sera communiqué à aucun tiers et vous pourrez vous désabonner à tout moment.