Le 7 janvier prochain un comité de pilotage présidé par le président de région Monsieur Renaud Muselier doit décider du choix du terminus de la future ligne RER à l’ouest de Toulon.
Supprimer les croisements de trains pénalisants à la bifurcation de La Pauline vers Hyères et créer une gare terminus à l’ouest de Toulon, voilà les idées directrices du projet de construction d’un RER toulonnais cadencé, omnibus et robuste avec en vue un minimum de 4 trains par heure de pointe.
En 2019, un large consensus en faveur de Saint-Cyr s’était dégagé à l’issue de la concertation menée par SNCF Réseaux. Mais, lors des deux réunions publiques des mercredis 2 et jeudi 3 décembre, alors que les participants renouvelaient leur attachement à cette solution, alors que Monsieur Beneventi maire d’Ollioules et Président du SCOT accompagné de Laeticia Quilici, son adjointe et vice-présidente du Conseil départemental du Var, marquait un choix très clair en faveur de Saint-Cyr, pour une meilleure intégration au sein de la CASSB et pour être en cohérence avec le SCOT, plusieurs biais du dossier de présentation orientent vers un choix portant sur Sanary/Ollioules, l’autre option à l’Ouest depuis l’abandon de l’hypothèse d’un terminus à La Seyne.
Nous ne connaissons pas encore la position de la CASSB, mais nous souhaiterions que cette institution se prononce elle aussi en faveur d’un choix qui réponde aujourd’hui aux besoins du plus grand nombre d’habitants de son territoire.
Pourquoi choisir Saint-Cyr-sur-Mer ?
Pour l’avenir, la prospective la plus probable est celle d’une hausse de 120.000 voyageurs supplémentaires annuels au départ de Saint Cyr, une hausse qui est de 35 % supérieure au choix de Sanary . Nous sommes en outre convaincus qu’en fiabilisant les circulations et en instaurant un cadencement des trains toutes les 15 minutes, nombre d’habitants de la Cadière d’Azur, du Beausset, du Castellet, de Bandol et de Saint-Cyr-sur-Mer se tourneront vers les transports en commun plutôt que d’utiliser leur voiture pour se rendre sur Marseille ou Toulon. La valeur ajoutée en termes de transition écologique serait en conséquence plus significative. Il est à noter aussi que le choix de Sanary qui promet une imperméabilisation accrue en zone sensible n’est pas sans poser une autre question écologique.
Le choix d’un terminus à Saint-Cyr correspond d’autre part à un équilibre géodémographique de la ligne. Nous avons à l’est de Toulon 80 km de lignes pour environ 30.000 voyageurs annuels alors qu’à l’ouest nous comptons plus de 400.000 passagers annuels pour seulement 20 à 30 km de voies. Cette différence très importante donne à la solution Saint-Cyr un poids prioritaire au sens de l’intérêt général.
Enfin la différence de coût entre les deux projets évaluée à 84 millions d’euros et qui a été présentée comme étant essentiellement due à la construction de deux voies supplémentaires sur environ 800 m, nous semble très exagérée si l’on se réfère au coût usuel du kilomètre de voie (entre 1 et 1,5 million d’euros selon les sources). Cela demande des explications et des vérifications.
Un biais de chiffrage semble également favoriser la gare de Sanary/Ollioules puisque l’aménagement routier structurel des abords immédiats (ronds-points notamment) est opportunément sorti du chiffrage du projet et reporté à la charge des collectivités.
Si le choix de Sanary était arrêté, comment la CASSB pourrait justifier un financement de ce projet alors qu’il privilégierait essentiellement le bassin de population de TPM aux dépens de la grande majorité des habitants de la CASSB qui ne bénéficieraient pratiquement plus de l’intérêt de cette ligne ? Une subvention est pourtant prévue pour financer ce projet.
En conclusion, alors que toutes les concertations publiques témoignent d’un effacement des différences politiques devant un intérêt général manifeste, alors que tous les élus de Bandol et aussi sa conseillère régionale, mais c’est aussi vrai dans les villes voisines, ont pris position pour le choix de Saint-Cyr, nous souhaiterions entendre les élus communautaires sur ce sujet pour réaffirmer, comme nous l’espérons, leur attachement à la prise en compte de leur territoire dans ce projet d’envergure qui impactera les 30 ou 50 années à venir.
Nous le demanderons par question orale lors du Conseil Communautaire de ce 7 décembre (qui ne sera donc malheureusement pas soumise à débat), mais il est dommage que ce point n’ait pas simplement figuré à l’ordre du jour.