Ce titre, un poil provocateur, fera sourire ceux qui connaissent mon engagement à Bandol, en particulier sur le plan des finances. Mais il reprend une rumeur arrivée jusqu’à mes oreilles : je me serais récemment transformé en maire dépensier, plongeant la ville dans une situation difficile à l’issue du mandat actuel.
Je n’ai pas pour habitude de répondre aux rumeurs, mais celle-ci est une excellente occasion pour faire de la pédagogie, et expliquer la méthode mise en place pour que Bandol conserve une excellente santé financière avec des investissements importants.
De quels investissements municipaux parle-t-on ?
Evacuons d’abord le sujet des travaux du port. Estimés à 41 millions d’euros, ils seront exclusivement financés par la société gérant le port, la Sogeba, via la vente de places (mécanisme des garanties d’usage). Le contribuable bandolais ne sera donc pas sollicité pour le port et c’est grâce à notre action : nous avons adopté en 2021 un contrat de quasi-régie faisant que la Sogeba gère le port jusqu’en 2040 et est chargée de financer les travaux portuaires.
14 millions d’euros ont déjà été levés et d’importants contingents de places à commercialiser seront disponibles l’an prochain. Je vous invite à lire cet article sur le financement du projet sur le site du port, qui explique dans le détail comment il se finance.
Pour ce qui est des investissements financés par la commune, voici les chiffres actualisés à novembre 2025 des projets en cours ou venant de se terminer :
- Rénovation de l’école Octave Maurel : 2,5 millions d’euros (terminée)
- Parking temporaire sur le stade actuel : 664 000 euros (terminé)
- Rénovation du kiosque à musique : 432 000 euros (terminée en décembre 2025)
- Parc du Bois Maurin : 330 000 euros (terminé en janvier 2026)
- Nouvelle salle de cinéma + rénovation du système CVC de la maison Tholosan : 744 000 euros (terminé en février 2026)
- Parc Deferrari : 2,6 millions d’euros (terminé en février 2026)
- Déplacement du stade aux Grands Ponts : 8 millions d’euros (terminé en juin 2026)
- Centre de santé : 2,6 millions d’euros (terminé en septembre 2026)
Soit un total de 18 millions d’euros d’investissement, étalés sur deux années d’exercice budgétaire : 2025 et 2026.
Quant aux projets à venir, ils concernent principalement :
- La seconde tranche du parc Deferrari (celle située sur l’ancien stade) : estimée pour le moment à 5 millions d’euros (horizon 2030)
- Le parking aérien du casino : 9 millions d’euros (horizon 2027-2028)
Soit un total de 14 millions d’euros, étalés sur au moins 3 exercices prochains.
La prospective au coeur de la stratégie financière de la commune
Alors est-ce que tous ces projets présents et futurs vont mettre nos finances dans le rouge dans les années à venir ? La réponse est bien évidemment non. Nous les faisons parce que nous savons que nous pouvons les réaliser sans risque financier.
Tous ces projets sont en effet chiffrés dans le cadre d’un plan pluriannuel d’investissement, qui permet d’établir une prospective financière. Cette prospective, pour schématiser, recense les recettes et les dépenses attendues de la commune dans les 5 ans à venir. Une sorte de business plan à la hauteur communale. Nous savons donc très bien où nous allons, et quelle sera notre situation financière dans 5 ans avec tous ces projets.
Lorsque nous bâtissons cette prospective, nous le faisons de manière prudente : nous prenons systématiquement les fourchettes basses pour les recettes (contribution du casino sur le bas du spectre, droits de mutation peu élevés et recettes fiscales inchangées, désengagement de l’Etat en dotations) et les fourchettes hautes pour les dépenses que nous ne maitrisons pas (pénalité SRU, imposition, cotisations diverses…).
Cela nous permet depuis que nous sommes élus d’avoir de bonnes surprises budgétaires, et donc de pouvoir investir encore davantage en cours de mandat que ce qui était prévu. C’est exactement ce qu’il s’est produit sur ce mandat 2020-2026.
Bien gérer pour investir
Depuis 11 ans que je suis maire de la commune, je répète inlassablement le même principe : une ville qui ne maitrise pas ses finances ne maitrise pas son avenir.
C’est en étant extrêmement vigilant sur nos dépenses de fonctionnement chaque année que nous pouvons avoir une forte capacité d’investissement. C’est ce qui nous a permis de faire deux chantiers importants attendus depuis des décennies à Bandol : le quai de Gaulle (2019) ou l’entrée de ville boulevard de la Libération (2023). Je me souviens encore, et vous aussi sûrement, qu’en 2019 une rumeur identique à l’actuelle disait que le Quai de Gaulle allait ruiner la ville. Résultat 6 ans plus tard : la situation financière est excellente.
Les chantiers ces dernières années sont nombreux et spectaculaires ? Oui ils le sont, mais comme le redressement des finances communales l’a été. Aucun tour de magie là-dedans, mais une gestion financière rigoureuse et réfléchie à long terme.
Bandol est en très bonne santé financière en 2025 : la ville a une dette faible, et des ratios financiers excellents. Et ils le resteront avec tous ces projets. Par exemple, la capacité de désendettement (en combien de temps la ville rembourse sa dette en y consacrant toute son épargne brute), avec tous les projets que j’ai listé plus haut réalisés, restera sous les 5 ans en 2030. Le seuil d’alerte pour les collectivités se situe généralement autour des 10 ans. Rappelons qu’en 2014, lorsque j’ai été élu maire, elle était de 57 ans.
Il n’est par ailleurs pas inutile de rappeler que tout cela s’est fait sans augmenter les taux d’imposition depuis 10 ans, ce qui fait de Bandol une des villes aux taux d’imposition les plus bas de l’Ouest Var.
La réalité derrière la rumeur du maire dépensier, c’est que certains ne comprennent pas comment, dans un contexte national très défavorable, Bandol peut investir massivement tout en ayant des taux d’imposition bas et une dette faible.
La réponse est pourtant simple : Bandol est bien gérée depuis 11 ans, et les résultats sont là.
